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Les Nouvelles du Monde d'Après - Septembre 2022



L’édito


Le plus tentant et le plus facile serait de commencer cet édito en rappelant les événements climatiques extrêmes de l’été, en insistant sur leur lien direct avec le réchauffement climatique, et en appelant en fin d’édito à un sursaut collectif pour une transition rapide de nos modèles de société.

En gros, c’est ce que tout le monde a répété à l’envi lors des Universités d’Été de l’Économie de demain auxquelles j’ai pu assister. “Ce n’est qu’ensemble” qu’on pourra “changer de paradigme”, en “faisant autrement” et en “incluant tout le monde”... Entre nous, je commence à être vraiment allergique à ce type de discours - il est sans doute pertinent, mais semble visiblement totalement inefficace puisqu’en 2021, on bat encore un record d’émissions de CO2. Le fret aérien explose grâce au e-commerce - dit autrement, Amazon et autres plateformes ont massivement recours à des avions pour transporter des millions de tonnes de bibelots inutiles fabriqués en Chine, le tout dans une discrétion très loin de la honte du “flygskam”, cette célèbre “honte de prendre l’avion” (“avihonte” en français). Les porte-containers débordent sur tous les océans du globe, et dans quelques semaines commencera la Coupe du Monde de football dans des stades climatisés dans les pays les plus brûlants du monde, le genre d’endroit où Yves Saint Laurent a eu la bonne idée d’organiser l’un des défilés les plus stupides et les plus polluants qu’on puisse imaginer, puisqu’ils ont choisi de climatiser le désert.

Bref, si la facilité est tentante, je vais tâcher de la contourner en vous souhaitant une rentrée sous le signe d’une sobriété voulue, choisie, synonyme d’une vie plus simple et plus ralentie.

A titre personnel, je crois que ce sera mon combat de cette rentrée, déconstruire les modèles qu’on nous a inculqués jusqu’à l’os, dans lesquelles “posséder des thunes” serait la voie du bonheur et de la joie suprêmes ; ralentir un peu, même de 10 ou 20% - les temps de trajets, les réunions, le temps de travail ; désirer moins de tout, et plus de temps libre.

C’est l’une des raisons pour lesquelles, il y a un an tout pile, j’ai fait passer l’équipe BrainsWatt à la semaine de 4,5 jours (payée 5 évidemment), pour leur offrir un plus long weekend de repos et de ressourcement. Et après 12 mois d’expérimentation, je crois pouvoir dire qu’on ne reviendra pas en arrière.

Bonne rentrée à tous et je vous souhaite non pas plus, mais moins :)


Nicolas Beretti




Des news de la planète : vers un “pass carbone” ?


  • Avez-vous entendu parler des très controversées cartes bancaires suédoises Do Black ? Créées en 2018 à la suite de la collaboration entre Mastercard et Doconomy, cette carte a l’étonnante capacité de bloquer les transactions dépassant un certain seuil d’émission de CO2. Si la carte Do Black fait autant parler d’elle, c’est entre autres dû au fait que certains la considèrent comme un “pass climatique” destiné à limiter notre liberté en nous empêchant de dépenser notre argent comme on le souhaiterait. Pourtant, il n’en est rien : le choix est - pour l’instant du moins - laissé aux utilisateurs qui définissent eux-même le plafond à ne pas dépasser.

  • Concrètement, l’émission de CO2 de chaque transaction est calculée en fonction de l’index Aland, qui permet de calculer le niveau d’émission en fonction du secteur d’activité. Pour l’instant, seuls les membres premium ont accès à la fonctionnalité de blocage des transactions - les utilisateurs classiques ayant seulement accès au détail des émissions par achat.

  • Seule “ombre” au tableau : il est quasi-impossible d’estimer de façon précise les émissions de CO2 de chaque produit. Cependant, la création de cette carte a mis en lumière les nouvelles attentes des consommateurs qui souhaitent aujourd’hui dépenser leur argent de manière plus responsable. Cela a permis entre autres le développement de nombreuses applications qui permettent aux consommateurs de mieux estimer et d’analyser les émissions de dioxyde de carbone en fonction de leurs habitudes de consommation.

Source : Novethic, “Pass climatique : ces cartes bancaires qui traquent les émissions carbones”, 21 août 2022




L’anti-gaspi au service de l’économie régénérative :





1. Le saviez-vous ? Chaque année, ce ne sont pas moins de 2 milliards d’euros d’invendus alimentaires qui sont jetés par la grande distribution - alors même que certains produits sont encore largement consommables. C’est de ce constat que sont parties les équipes de Phenix pour créer la première start-up française pour “faire de l’anti-gaspi une action positive et solidaire”.


2. Le principe est simple : les invendus sont scannés par les chefs de rayon des supermarchés et mis en ligne sur une plateforme pour être proposés au plus grand nombre, permettant ainsi de lutter contre le gaspillage alimentaire. Phenix profite à tous les profils : les commerçants apprennent à mieux gérer et valoriser leurs invendus grâce à des coachings, les personnes en situation de précarité récupèrent gratuitement des produits consommables, et les consommateurs peuvent participer à la lutte contre le gaspillage alimentaire.

3. Phenix a ainsi réussi l’exploit de sauver plus de 150 millions de repas depuis 2014 - en plus d’être une des rares entreprises à avoir obtenu à la fois le label B Corp et le label ESUS.


Une entreprise qui lutte contre le gaspillage alimentaire en aidant les plus démunis à se nourrir : ça c’est de l’impact environnemental et solidaire !




Une idée pour régénérer la planète :


  • Dans sa volonté de lutter contre le réchauffement climatique, l’ADEME a élaboré 4 scénarios qui pourraient être mis en place pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique - et que nous aimerions vous présenter un peu plus en détail pour, on l’espère, vous inspirer dans votre volonté de construire un Monde d’Après un peu meilleur. Le premier scénario présenté est celui de la “Génération Frugale”.


  • Dans ce scénario, la société de 2050 serait basée sur un mode de vie beaucoup plus sobre, tant au niveau de la consommation énergétique (arrêt quasi total de l’utilisation du pétrole, du gaz et de l’hydrogène) que des habitudes alimentaires (division par 3 de la consommation de viande). Tout ça dans le but d’atteindre, à terme, la neutralité carbone.


  • Pour garantir une transformation durable de nos habitudes, l’ADEME mise dans ce scénario sur des modes de consommation beaucoup plus responsables : baisse de la mobilité avec une mise en avant des modes de déplacement moins polluants (vélo, marche, covoiturage dans les zones rurales), consommation plus locale basée centrée sur le “made in France” ou encore une réhabilitation des logements vacants pour réduire de façon importante le nombre de constructions neuves.





 

L’info (in)utile pour briller en société


Malgré leur poids minuscule, toutes les fourmis de la Terre pèsent à peu près autant que l’ensemble de la population humaine. Si c’est pas fourmidable ?!



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